Commençons par un petit rappel d’histoire de France :
En 1518, François, comte d'Angoulême en Charente, plus connu sous le nom de François Ier décide la création d’un grand « cabinet de livres » abrité à Blois et confié au poète de la Cour Mellin de Saint-Gelais. En 1536, interdiction est faite de «vendre ou envoyer en pays étranger, aucuns livres ou cahiers en quelques langues qu’ils soient, sans en avoir remis un exemplaire ès mains des gardes de la Bibliothèque Royale », bibliothèque dont il nomme intendant l’humaniste Guillaume Budé avec mission d’en accroître la collection.
Cette institution se perpétue jusqu'à aujourd'hui avec l'obligation faite aux éditeurs et imprimeurs, du Dépôt Légal pour toute chose éditée, à déclarer et déposer à la Bibliothèque Nationale de France.
En 1539, l’Ordonnance de Villers-Cotterêts signée par François Ier impose le français comme langue du droit et de l’administration en France. Cette ordonnance est également
l’acte original de l’état-civil dans le royaume.
Lire la suite de la chronologie historique des archives sur la page : « le Bien Public »
A peine 500 ans plus tard, le Conseil Général de la Charente décide de faire payer la consultation en ligne des registres. Que penserait François 1er de tout cela ? Il serait sans nul doute outré, tout comme nous !
Un peu de géographie aussi :
Nous voyons régulièrement sur les forums « les Charentes ».
Dans ce cas précis, il s’agit DE LA Charente, car la Charente-Maritime est déjà en ligne et l'a toujours été gratuitement. Attention de ne pas de mettre tout le monde dans le même panier.
Pourquoi devons-nous tous nous sentir concernés ?
Vous n’effectuez pas de recherches dans le 16 ou le 14 ?
Peu importe, tout le monde doit se sentir concerné par l’accès payant de ces deux départements. Il reste encore des départements à numériser et à mettre en ligne, nous devons nous battre pour que demain la question ne puisse plus se poser et que ces départements-là mettent en ligne leurs archives gratuitement. Alors soyons solidaires des généalogistes intéressés par ces deux départements, avant que la gangrène ne s’étende !
Un reportage récent sur Arte arborait la France comme un des rares pays à offrir le service de consultation en ligne gratuitement. Cette particularité doit être sauvegardée ! Il faut que la France reste un exemple pour nos amis généalogistes à l’étranger qui témoignent leur soutien et sont très réactifs et nous devons montrer du doigt les conseils généraux du Calvados et de la Charente et les faire revenir sur leur décision.
Citons quelques extraits du rapport des Sages sur la mise en ligne du patrimoine culturel européen « La Nouvelle Renaissance »
- Il est inconcevable d’abandonner cette responsabilité à un ou plusieurs acteurs
privés, au risque de le(s) voir imposer une forme de contrôle :
N’oublions pas que récemment une licence gratuite a été accordée par les AD du Rhône à une société commerciale. Alors pourquoi celle-ci aurait-elle accès aux documents gratuitement pour en faire ensuite commerce et pourquoi les généalogistes amateurs n’auraient pas d’autre choix que de payer une licence pour consulter les registres en ligne ? Notre généalogie n’est pas une marchandise et NOS archives non plus.
- partager notre patrimoine commun, dans toute sa richesse et sa diversité
:
Où est la notion de partage dans tout cela ?
Le partage est censé être équitabble : ce n'est pas le cas !
Et la richesse ne doit pas être représentée par les généalogistes eux mêmes : non au racket !
- Les métadonnées produites par les institutions culturelles, qui correspondent aux œuvres numérisées, doivent être largement et gratuitement accessibles afin d’en faciliter et généraliser la réutilisation.
Ce n'est pas le cas pour l'instant et nous devons faire plier ceux qui ne ont des intentions contraires.
La numérisation et mise en ligne payante n'est pas rentable : tout le monde le sait !
La numérisation devient un passage obligé pour la préservation des documents d'archives les plus consultés et pour assurer leur préservation, que cette numérisation s'accompgne d'une mise
en ligne ou non ! L'argument de faire payer l'accès à cause du coût de la numérisation est donc mensonger... Pourquoi les généalogistes ayant des recherches à effectuer dans le Calvados ou la
Charente seraient-ils rackettés ? Ce n'est ni plus ni moins que de la discrimination.
Cette numérisation offre l'opportunité de faciliter l'accès à ces documents à un plus grand nombre de personnes, chercheurs professionnels ou amateurs : c'est ce qu'ont compris la très grande majorité des conseils généraux qui ont choisi la mise en ligne gratuite et nous les en remercions.
S'il est vrai que la mise en ligne demande que le service soit installé sur des ordinateurs et un réseau adapté, de nos jours, cela coûte quelques milliers d'euros, un montant dérisoire au regard du coût de la numérisation. Sans compter que les investissements dans les nouvelles technologies et les installations de numérisation à grande échelle peuvent faire baisser le coût de la numérisation tout en maintenant ou améliorant la qualité, et doivent donc être recommandés. (recommandation de la commission des communautés européénne du 24/08/2006 sur la numérisation et l'accessibilité en ligne du matériel culturel et la conservation numérique).
Et la charge de mise en place et d'entretien du système de gestion des accès payants n'est pas rentable, comme l'ont constaté les deux départements qui y ont renoncé. Ils ont compris que la gestion de la facturation de l'accès payant (nécessité d'accord avec les banques, avec un tiers de confiance pour la sécurité des transaction de paiement électronique dématérialisé) fait que le système n'est pas rentable.
Pourquoi la Charente n'a pas eu l'idée de tirer les leçons des expériences des autres départements ? ...
M. Michel BOUTANT, président du CG de la Charente avait-il signé "l'appel pour préserver une généalogie libre basée sur l'entraide et le partage" (numéro 68 dans la liste des élus) pour se donner bonne conscience ?
Cet appel demandait "que les sociétés privées qui numérisent des archives publiques remettent systématiquement à l'autorité détentrice des archives une copie de
leur travail, diffusable gratuitement sur Internet, car il en va de la réduction de la fracture sociale d'accès à la culture."
Est-ce que M. BOUTANT prêche la gratuité mais à condition que les autres fassent « le sale boulot » ?
Que pouvons-nous faire ? Réagir.
Liguons-nous ! C’est le moment de montrer notre mécontentement. Et il y a des solutions.
« Parce que tel est mon bon plaisir », mention apposée par François 1er au bas des ordonnances.
Cliquez sur les liens en bleu, pour accéder directement aux sites correspondants ou pour leur envoyer un message.
La généalogie est basée sur l'entraide et le partage, alors faisons bloc et soyons solidaires avec les chercheurs d'ancêtres sur ces départements : faites suivre le lien de cette page sur les forums. Quelques départements ne sont pas encore ligne, évitons que demain leur accès ne devienne payant.
« Le patrimoine historique collectif de la nation, mis à la disposition de chacun, grâce aux nouvelles technologies, ne doit pas devenir un bien à péage. » Dixit M. Vincent DESCOEUR Président du CG du Cantal.
Les archives sont un bien imprescriptible et inaliénable. Défendons-les !
Notre généalogie n’est pas une marchandise, alors préservons là, tous ensemble !
Amitiés généalogiques.